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sur la tête, et qu’il était indigne de porter. Elle mit d’abord à sa place un nommé Vang lang : c’était un imposteur qui se faisait passer pour le fils de Tching ti neuvième empereur. Mais on ne fut pas longtemps sans découvrir sa fourberie, et on lui trancha la tête.

Lieou sieou fut choisi pour lui succéder : il prit le nom de Quang vou ti : il descendait du dixième fils de King ti, quatrième empereur de la dynastie régnante.


QUANG VOU TI. Quatorzième empereur.
A régné trente-trois ans.


Ce prince transporta sa cour de la province de Chen si dans la province de Ho nan ; il se rendit célèbre par ses vertus guerrières et politiques. Il eut d’abord une éducation grossière parmi les gens de la campagne, avec lesquels il partageait leurs travaux et leurs besoins : c’est ce qui le rendit très sensible aux misères du peuple.

Du reste il était doux, affable dans ses manières, libéral, et très affectionné aux gens de lettres ; il les fit chercher de tous côtés, et les ayant attirés à sa cour, il les chargea de fonctions honorables. Il affecta toujours une grande modestie dans ses habits, dans sa table, et dans son palais ; il joignit à cela un air de popularité, qui lui gagnait tous les cœurs.

Lorsqu’il fit la visite de l’empire et qu’il se trouva dans sa terre natale, il fit venir plusieurs laboureurs ses compatriotes, et les admit à sa table. S’étant informé si un de ses anciens amis, nommé Nien quang qui gagnait sa vie à pêcher, vivait encore, il l’envoya chercher, le reçut avec honneur, et passa toute la nuit à s’entretenir avec lui, et à rappeler le souvenir de leurs aventures passées.

Il employa douze années à dompter les rebelles, et à pacifier l’empire : cependant l’armée, dont les soldats s’étaient peint les sourcils de couleur rouge, avait fait choix d’un empereur de la famille des Han, nommé Pouan tse. Celui-ci voyant ses troupes défaites, alla se jeter aux pieds du vainqueur, s’abandonna à sa clémence. L’empereur usa de la victoire avec modération, non seulement il accorda la vie au vaincu, mais il l’honora encore d’une principauté.

Les annales chinoises rapportent que l’année vingt-huitième du cycle, le dernier jour de la septième lune, il y eut une éclipse totale du soleil, et qu’elle parut avant le temps qu’elle avait été prédite. C’est aux astronomes à examiner si cette éclipse est la même, que celle qui arriva à la mort de Jésus-Christ.

Quang vou ti mourut âgé de soixante-un ans, la cinquante-quatrième