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Tout se termine par le catalogue d’une partie des latitudes observées, et des longitudes qui résultent des mesures géométriques, dont les missionnaires se sont servis pour dresser le grand nombre de cartes qu’on donne au Public. C’est sur le méridien de Peking que sont comptées ces longitudes ; et c’est pour ne point s’exposer à tomber dans quelque erreur, qu’on n’a pas voulu les réduire au méridien de Paris. Les latitudes ont été prises et observées avec d’excellents Instruments, et faites avec un grand soin. On n’a point mis dans ce Catalogue toutes celles qu’on a prises, parce qu’on en a pris plusieurs dans des lieux qui n’ont point de nom, ou dans des endroits trop peu remarquables pour être placés dans les cartes.

Comme ces cartes sont une partie considérable et très intéressante de cet ouvrage, on s’attend sans doute que je rende compte des motifs qui portèrent l’Empereur Cang hi à faire lever la carte de son Empire, et de la manière dont les missionnaires s’y prirent, pour l’exécution du plus grand ouvrage de géographie, qui se soit encore fait selon les règles de l’art.

Ce grand prince ayant ordonné aux missionnaires de dresser une carte des environs de Peking, jugea par lui-même combien les méthodes européennes sont exactes, et c’est ce qui lui fit naître la pensée de faire tirer de la même manière les cartes de toutes les provinces de son Empire, et de la Tartarie, qui lui est maintenant soumise. En chargeant les missionnaires de ce travail, il s’expliqua avec eux de la manière la plus obligeante, protestant publiquement qu’il regardait cette grande entreprise comme une affaire très importante au bien de son Empire, et pour laquelle il ne voulait rien épargner