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la produisent, mais des vers sauvages assez semblables aux chenilles ; ces vers la travaillent sur les arbrisseaux et sur les buissons. Du reste ils égalent presque les vers domestiques par l’abondance des fils qu’ils fournissent : ces fils sont estimables, en ce qu’ils ne coûtent presque rien, et qu’ils sont assez forts pour faire un tissu qui dure longtemps, et qui se vend partout assez bien. Il faut avouer néanmoins que la couleur en est quelquefois désagréable, inégale, et souvent mêlée, de sorte qu’on dirait que le tissu est partagé en bandes grises, jaunâtres, et blanches. Il faut les choisir, et en donner le prix, pour en avoir de très propres.

2° Une autre sorte de marchandises qui y est d’un grand débit, consiste en des ouvrages de leou li, ou verre chinois, qu’on fait au gros bourg de Yen tching dans le district de cette capitale. Cette espèce de verre est plus fragile que celui d’Europe :, il se rompt lorsqu’il est exposé aux injures de l’air.

Tsi nan est une fort grande ville et très peuplée. Les lacs qu’elle a dans l’enceinte de ses murs, et qui forment des canaux par toute la ville, et les beaux bâtiments dont elle est ornée, la rendent célèbre. Sa juridiction est très étendue, on y compte quatre villes du second ordre, et vingt-six du troisième.

Tout ce pays qui s’étend jusqu’à la mer, abonde en toutes sortes de grains, et nourrit quantité de bestiaux. On trouve des mines de fer dans quelques-unes de ses montagnes. Les lacs répandus dans son territoire sont très poissonneux, et on y voit beaucoup de ces fleurs nommées lien hoa, dont j’ai eu plus d’une fois occasion de parler.


YEN TCHEOU FOU. Seconde ville.


Le territoire dépendant de cette ville est comme renfermé entre deux célèbres rivières : l’une arrose la partie qui est au nord et se nomme Ta tchin ho ; l’autre est le Hoang ho dont la partie méridionale est pareillement arrosée ; sans compter plusieurs petites rivières et quelques lacs, fort poissonneux, qui rendent tout ce pays extrêmement fertile. On ne voit que des campagnes bien cultivées, ou des montagnes toutes couvertes de bois. L’air y est doux et tempéré, et rend le séjour des plus agréables.

Elle a un grand ressort composé de 27 villes qui en dépendent, dont quatre sont du second ordre et vingt-trois sont du troisième. Une de ces villes nommée Tçi ning tcheou n’est pas inférieure à Yen tcheou, ni par sa grandeur, ni par la multitude de ses habitants, ni par la richesse de son commerce. Sa situation au milieu du grand canal, la rend une des villes les plus marchandes de l’empire. Une autre ville nommée Kio feou hien est célèbre, pour avoir donné la naissance à Confucius, le grand docteur de la nation. Les Chinois y ont élevé en son honneur plusieurs monuments, qui sont autant de témoignages publics de leur reconnaissance envers ce grand homme.

On assure que dans les environs d’une autre petite ville qui se nomme Kin