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antiquité très reculée, je viens aux quatre Livres Classiques ou Canoniques du second ordre, appelés Sse chu. Ce ne sont, à proprement parler, que des explications et des maximes fondées sur ces anciens monuments. Ces Livres sont de Confucius, ou ont été recueillis par ses disciples des maximes et des entretiens de ce célèbre philosophe, que toute la nation regarde comme son maître. Je fais d’abord un abrégé de sa vie, après quoi ne m’attachant qu’à ce qu’il y a de plus essentiel, je suis par ordre les Chapitres ou les Articles de chacun de ses ouvrages, qui sont : 1o Le Ta hio, c’est-à-dire, la grande Science, ou la Science des adultes. 2o Le Tchong yong, c’est-à-dire, le milieu immuable, ce juste milieu qui se trouve entre deux extrémités, et en quoi consiste la vertu. 3o Le Lun yu, c’est-à-dire discours moraux et sentencieux. 4o Meng tsee, ou le Livre du philosophe Mencius, qui donne l’idée d’un parfait gouvernement.

A ces quatre livres, j’enjoins deux autres fort estimés, et que les Chinois mettent au rang des Livres Classiques ; le premier s’appelle Hiao king, c’est-à-dire du respect filial, et contient les réponses que fit Confucius à son disciple Tseng ; le second se nomme Siao hio, qui signifie la Science, ou l’école des enfants.

Voilà proprement ce qu’on appelle la Science Chinoise, qui renferme les principes fondamentaux de leur gouvernement, et qui maintient un si bel ordre dans l’Empire. Il paraît en effet que c’est là la Science la plus propre de l’homme, puisqu’elle regarde directement sa conduite, et les moyens de le rendre parfait selon son état et sa condition.

Peut-être croirait-on, et il est naturel de le penser,