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les missionnaires y furent exilés. Mais ce Seigneur, ce que je sais très certainement, n’a jamais eu, et ne s’est jamais donné la réputation d’historien. Il a encore moins prétendu faire un ouvrage raisonné sur l’histoire ancienne : bien loin de discuter la question de l’antiquité Chinoise, et d’en fixer l’époque au temps où il commence sa Table, il serait véritablement offensé, s’il croyait qu’on le soupçonnât d’avoir avancé, ou d’avoir même proposé le retranchement de tous les règnes qui ont précédé celui de Lie vang. Il n’y a aucun Chinois qui osât publier un paradoxe si contraire à l’opinion reçûe de règne en règne dans toute la Chine. Cette Table Chronologique qu’il a donnée au Public, il l’a copiée d’après un livre intitulé Cang mou : ce qu’il y a uniquement de lui, c’est qu’il l’a ajustée au Cycle sexagénaire d’une manière agréable et commode.

C’est Tchu hi, écrivain de réputation, qui est auteur de l’histoire nommée Cang mou, et il a suivi pour la chronologie Se ma ouen kong, autre auteur très célèbre. mais ni l’un ni l’autre de ces fameux écrivains n’a pensé à retrancher les trois premières familles, ni même à insinuer que les Empereurs nommés dans le Chu king n’aient pas réellement existé, et ne saient que des personnages feints et allégoriques. Si quelqu’un à la Chine s’avisait de leur attribuer une pareille opinion, il serait regardé comme un visionnaire, et peut-être que sa témérité lui coûterait cher. Tous deux commencent leur histoire par Fo hi, et l’on a les commentaires de Tchu hi sur le Chu king, et sur le Chi king, où il parle toujours en homme qui suppose la réalité des règnes et des princes dont il est fait mention.

Confucius, dont le temps est assez connu, parle en termes