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deries et les brocards qu’on y travaille, sont recherchés de tout l’empire, parce que l’ouvrage en est beau, et le prix modique. Elle est la demeure du viceroi de la partie orientale de cette province. Sa juridiction particulière contient huit villes, dont une est du second ordre et les sept autres du troisième toutes ces villes sont fort belles, et ont une lieue et demie ou deux lieues de circuit.


SONG KIANG FOU. Troisième ville.


Cette ville est bâtie dans l’eau, et les vaisseaux, ou plutôt les sommes chinoises y entrent de tous côtés, et se rendent à la mer, qui n’en est pas éloignée. La quantité extraordinaire de coton, et de belles toiles de coton de toutes les sortes, dont elle fournit non seulement l’empire, mais encore les pays étrangers, la rendent fort célèbre, et d’un très grand abord. Ces toiles sont d’une si grande finesse, que quand elles sont teintes, on les prend pour la serge la plus fine.

Elle n’a que quatre villes sous sa juridiction, mais elle n’en est pas moins fertile, ni moins riche ; car quoique ces villes soient du troisième ordre, elles sont comparables aux plus belles, par leur grandeur, par l’abord extraordinaire des marchands qui y viennent de toutes parts durant le cours de l’année, et par les différentes sortes de commerce qui s’y fait. Telle est, par exemple la ville de Chang hai hien où il entre continuellement des vaisseaux de Fo kien et d’où il en sort de même pour aller trafiquer au Japon.


TCHING TCHEOU FOU. Quatrième ville.


C’est une ville célèbre, et d’un grand commerce, qui est située proche du canal par où les barques se rendent de Sou tcheou, dans le fleuve Yang tse kiang. Elle est ornée de plusieurs arcs de triomphe, et les bords du canal qui y conduit, sont revêtus des deux côtés de belles pierres de taille. Elle n’a dans son ressort que cinq villes du troisième ordre, mais la plupart de ces villes, sont très belles et très peuplées. Voussie hien, par exemple, a bien une lieue et demie de circuit, sans y comprendre ses faubourgs, qui ont une demie lieue de longueur ; elle est environnée d’un grand fossé en forme de canal ; ses murailles sont hautes de vingt-cinq pieds, et très bien entretenues. Les eaux dont elle abonde, sont fort bonnes, surtout pour le thé, auquel elles donnent un goût très agréable, qu’il n’a point ailleurs.

Dans une autre ville du même district, on fait des vases de poterie, qui, selon eux, à l’eau dont on se sert pour le thé, ajoute encore une odeur admirable, ce qui fait préférer ces vases aux plus belles porcelaines de King te ching et il s’en fait un grand trafic dans cette ville.