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des particularités intéressantes, que je me suis assuré de l’entière exactitude de tout ce que j’avance.

Après ces précautions que j’ai prises pour ne rien dire que d’exactement vrai, on verra, ce me semble, avec quel soin j’ai tâché d’éviter le reproche que je fais à certains historiens modernes, de ce qu’ils ont trop compté sur des mémoires peu sûrs et peu sincères, et que par crédulité, ou sans beaucoup de discernement, ils ont donné en Europe de fausses idées de cet Empire.

Pour ce qui est de l’ordre que j’ai cru devoir garder dans la distribution de tant de matières, on le trouvera tel que je l’ai marqué dans le projet, à la réserve de l’histoire abrégée de la monarchie Chinoise que j’ai insérée dans le premier tome, parce que cette connaissance qu’on prend d’abord des Empereurs et de ce qui s’est passé sous leurs règnes, est nécessaire pour faciliter l’intelligence de tout ce que j’en dois dire dans la suite.

C’est pour cette même raison que j’ai donné d’abord une idée générale de l’Empire, qui représente sommairement et en gros tout ce que j’explique en détail dans le corps de l’ouvrage, et que j’y joins en peu de mots l’histoire de certains peuples, et entr’autres de la nation des Si fan, qui formait autrefois un État puissant et redoutable aux Empereurs mêmes, mais qui déchirée dans la suite par des guerres intestines, s’est vu forcée de s’assujettir à la domination Chinoise.

Je n’ai pas dû omettre les observations curieuses qu’ont faites quelques missionnaires en traversant ces belles provinces, où ils marquaient jour par jour, et dans un grand détail, tout ce qui s’offrait à leurs yeux, et où il semble, en les lisant, qu’on fait avec eux le même voyage. Elles