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non seulement ils sont d’une belle couleur et bien proportionnés, mais encore ils sont forts, vifs, et assez dociles.

Il faut qu’il y ait des mines de fer et de cuivre dans les montagnes de leur ressort, car ce sont eux-mêmes qui fabriquent leurs armes. Les Chinois leur en portent quelquefois, et l’on en trouve qui ont soin de s’insinuer dans les maisons de ces seigneurs, et de s’enrichir aux dépens de leurs sujets.

Du reste le Pays est abondant en toutes sortes de denrées, et a des mines d’or et d’argent. L’habit du Peuple Lo lo consiste en un caleçon, une veste de toile qui ne passe pas les genoux, et un chapeau de paille ou de rotin  ; il a les jambes nües et ne porte que des sandales.

Les seigneurs portent l’habit tartare de satin ou de damas. Les dames au-dessus d’une longue robe qui va jusqu’aux pieds, portent un petit manteau qui ne leur pend que jusqu’à la ceinture. C’est ainsi qu’elles montent à cheval, même dans les visites qu’elles rendent accompagnées de leurs Suivantes pareillement à cheval, et de domestiques à pied.



DE LA NATION DES MIAO SSE


Les Miao sse sont répandus dans les provinces de Se tchuen, de Koei tcheou, de Hou quang, de Quang si, et sur les Frontières de la Province de Quang tong. Sous ce nom général sont compris divers Peuples  ; la plupart ne diffèrent entr’eux qu’en certains usages, et par quelque légère diversité dans la langue. Tels sont les Miao sse de Se tchuen, de l’ouest du Hou quang, et du nord de Koei tcheou. Ils sont moins doux et moins civilisés que les Lo los, et plus ennemis des Chinois.

Pour les soumettre, ou du moins pour les contenir, on a bâti d’assez grosses Places dans de méchants endroits avec une dépense incroyable  : mais par là on a réussi à interdire la communication réciproque. Ainsi les plus puissants de ces Miao sse sont comme bloqués par des forts et des villes qui coûtent beaucoup à l’État, mais qui en assurent la tranquillité.

Ceux dont nous parlons maintenant, sont aussi maîtres de leurs peuples que les Lo los, mais ils n’ont point reçu à leur exemple la dignité de tchi fou, de tchi tcheou etc. Ils sont censés soumis, pourvu qu’ils se tiennent en repos  ; s’ils font des actes d’hostilité, ou pour se venger des Chinois, voisins souvent incommodes, ou pour donner des preuves de leur bravoure, dont ils se piquent, croyant être mieux à cheval qu’aucune autre nation, on se contente de les repousser dans leurs Montagnes, sans entreprendre de les y forcer. Le Viceroi de la Province a beau les citer de comparaître même par procureurs, ils ne font que ce que bon leur semble.

On a vu un de ces Seigneurs Miao sse qui ayant été invité de venir