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La cour en fut alarmée : mais le général Li tching voyant les conséquences de cette irruption, ne crut pas devoir attendre les ordres de l’empereur : il se mit au plus tôt en marche avec toutes ses troupes et celles de la province qu’il avait rassemblées : il atteignit les ennemis lorsqu’ils étaient sur le point de former le siège de la ville, et remporta sur eux une victoire si complète qu’il les força de demander la paix. Ils promirent d’en jurer les conditions, aussitôt que l’empereur aurait envoyé un des Grands de sa cour avec plein pouvoir de les terminer à l’amiable, et de les confirmer en son nom par serment. C’est ce qui s’exécuta : mais on s’aperçut bientôt de leur mauvaise foi.

Quelques-uns de leurs officiers qui souhaitaient la continuation de la guerre, tâchèrent de surprendre l’envoyé de l’empereur, et de l’entraîner dans leur camp ; à la vérité ils furent désavoués par leur général, et l’envoyé de l’empereur crut avoir assez gagné par sa négociation avec les chefs de l’armée ennemie, en les engageant de retourner dans leur pays, sans faire aucun tort aux sujets de l’empire.

Cette première expédition n’ayant pas eu le succès que le roi des Tou fan se promettait, il se prépara à une seconde. Il leva une armée assez puissante pour faire tête et aux Tartares Hoei he qui s’étaient alliés tout récemment avec l’empereur, et aux troupes chinoises. Ils emportèrent d’abord quelques forts importants qui étaient sur leur route, et après s’être emparés de Gan si, ils avancèrent jusqu’à Pe ting au sud de Ning hia. Ce fut là qu’ils furent surpris et battus par les Tartares Hoei he.


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Cependant loin de se retirer, ils continuèrent leur route vers la cour avec une hardiesse et une intrépidité incroyable : mais peu de temps après, lorsqu’ils s’y attendaient le moins, le général Ouei cao tomba sur eux, tailla en pièces les corps qui s’étaient mis en ordre de bataille, enleva cinquante de leurs campements, et les poursuivit jusque sur les frontières. Il dépêcha en même temps un officier au roi d’Yun nan pour l’engager à venir le joindre avec toutes ses forces, mais ce prince s’en excusa sur la crainte où il était d’attirer contre lui un ennemi si redoutable.

Après cette victoire Ouei cao proposa à l’empereur un moyen d’arrêter les Tou fan : c’était de faire bâtir quelques villes ou forteresses sur les frontières occidentales. La cour entra dans ses vues : il y eut ordre d’en construire quatre dans le département de Ning yang fou de la province de Chen si, savoir Tang ka, Ho tao, Mou pou et Ma ling.


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Cette précaution fut inutile : à peine eut-on achevé de bâtir ces villes, que les Tou fan revinrent à l’ordinaire, et prirent enfin la ville de Lin tcheou, ce qu’ils avaient tenté de faire plusieurs fois vainement. Le général Ouei cao ne leur donna pas le temps de réparer leurs brèches : il parut avec son armée ; dès qu’il fut en présence, les Tou