La sainteté du mariage est traînée dans la boue, les liens de la famille sont brisés ; l’honneur dû à la femme, le respect que commandent les cheveux blancs, sont exposés aux sarcasmes les plus grossiers. Quel rôle ridicule le théâtre fait jouer aux maris trompés ! quel sort il leur attribue ! Chose triste à dire, les pièces du jour obtiennent de grands succès d’hilarité. Elles réussissent à rendre ridicule aux yeux du public ce qui est respectable, à faire rire de ce qui devrait exciter son mépris ou sa pitié ; et le public, quand il rit, est désarmé. Comment s’indigner contre des auteurs qui vous ont amusé !
L’éminent publiciste belge M. de Laveleye écrivait il n’y a pas longtemps : « En France, et il en est de même en Belgique, le fond des diverses pièces de théâtre les plus en vogue, c’est l’adultère dans toutes ses variétés et sous toutes ses formes. Les romans et les comédies qui ont du succès doivent être sévèrement bannis du cercle d’une famille honnête. »
Lorsque fut représenté à Paris en 1876 l’Ami Fritz d’Erckmann-Châtrian, pièce fort honnête à tous égards, la Revue des Deux Mondes fit à cette occasion des réflexions qui montrent à