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vres ne sont pas autre chose en définitive qu’une littérature immorale ; le vice dépeint dans leurs écrits, en dépit du voile trompeur qui le recouvre, n’en exhale pas moins une odeur malsaine et délétère.

Il y a donc des romans, en dehors de l’école naturaliste proprement dite, qui sont d’autant plus dangereux qu’ils sont dus à des hommes de talent dont on ne se défie pas parce qu’ils ont écrit autrefois des livres honnêtes. En outre, ces romans paraissent dans des Revues, qui passent pour sérieuses, à côté d’excellents articles de sciences ou d’économie sociale, signés des noms les plus autorisés et les plus respectables ; ceux-ci font passer ceux-là.

Parmi les romanciers de talent auxquels nous venons de faire allusion, plaçons en première ligne Octave Feuillet. Quoi qu’on pense de Monsieur de Camors comme œuvre d’art, la lecture de cet ouvrage ne peut pas ne pas être dangereuse et corruptrice. Monsieur de Camors par son orgueil, sa cynique audace, son intelligence et ses dehors brillants, peut paraître un type séduisant à l’imagination des jeunes lectrices, et il y a maint lecteur qui sera plus séduit par la