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deur devant le public les voiles des honteuses réalités de notre époque. Encore ici, cercle vicieux : population dépravée par le théâtre — théâtre corrompu pour lui complaire. Plus de sève morale au théâtre ; au lieu du bon rire de Molière, il n’y a plus dans les pièces modernes qu’un mélange bizarre de fougue et d’abattement, d’exaltation et de scepticisme. Ce que l’on y entend, ce sont les pompeuses déclamations d’une vertu hypocrite, les perfides douceurs d’une politesse pleine d’arrière-pensées que recouvrent à peine de séduisantes paroles, de fallacieuses promesses, d’audacieux sang-froid dans le mensonge et jusque dans le cynisme des maximes les plus immorales. On y voit de constantes attaques contre la religion, le mépris de la famille, le sarcasme contre l’autorité paternelle, le triomphe de l’adultère. Et, pour compléter ce tableau qui ne sera trouvé exagéré par aucun des moralistes qui ont étudié le théâtre au point de vue des mœurs, que voit-on sur la scène ? Des enthousiasmes factices, des combinaisons fantastiques destinées à assouvir une insatiable cupidité, indulgence plénière pour les indélicatesses dans les transactions ; voilà, à de rares excep-