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cent en France, à l’exception toutefois du canton de Vaud qui a une littérature particulière et où d’ailleurs on lit peu en dehors des journaux politiques ; c’est par la conversation que l’on s’y instruit. Les autres cantons romands reçoivent de première main la littérature française par l’entremise des petits journaux, véritables empoisonneurs du peuple.

À Genève, la modeste bibliothèque de l’artisan est plutôt bien choisie ; à part les ouvrages de Rousseau, toujours très populaire, on n’y découvre guère que quelques livres de prix remportés au collège et toujours la Bible ; néanmoins il se lit un nombre prodigieux de mauvais romans français pris aux cabinets de lecture ou dans les petits journaux à un sou.

La Suisse allemande offre décidément un tableau plus satisfaisant ; il y a peu de mauvais livres en vente, attendu que les particuliers n’achètent que des ouvrages scientifiques ou industriels répondant aux besoins de leur profession. Quant aux mauvais livres loués, leur circulation est moins active que dans la Suisse romande, un contrôle beaucoup plus sévère étant exercé à cet égard par l’État ; les bibliothèques