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fausse monnaie, dans le domaine de l’art dramatique, ce qu’autrefois elle avait reçu d’elle en or pur.

Le romancier Tueba fait exception et s’efforce de ramener les esprits à des idées pures et honnêtes. Ses contes de mères et d’enfants, de vivants et de morts, du foyer, ses récits populaires couleur de rose sont de vrais livres pour les jeunes filles dans lesquels l’élévation du but est constante.

Nous ne dirons rien de la littérature populaire chez les Arabes ; nous nous bornerons à signaler, comme fait digne de remarque, l’intérêt qu’inspirent à ce peuple les récits traduits de l’anglais. Voici à ce sujet une histoire bien curieuse. Dans son ouvrage la Vie domestique en Palestine, Madame Rogers raconte que, passant la soirée à Haïfa avec quelques amis arabes, l’un de ceux-ci demanda quelle sorte d’histoire ou de roman on aimait en Angleterre. Le frère de Madame Rogers, encore tout pénétré du livre de Jane Eyre, commença à le leur traduire, en l’abrégeant un peu et en cherchant à l’adapter à leur intelligence. Cette lecture les intéressa si vivement qu’ils revinrent pendant plusieurs