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rique, un très grand rôle dans la littérature anglaise. Il est évident que la Grande-Bretagne est de tous les pays celui qui a donné le jour aux auteurs les plus moraux.

« C’est l’honneur de l’Angleterre, a dit un écrivain français contemporain, que les mauvais livres n’y réussissent pas, du moins en thèse générale. Elle nous rend le bien pour le mal en nous envoyant en échange de nos mauvais romans qui ont causé tant de mal en France et dans les pays qui l’environnent, je ne sais combien d’excellents écrits qui charment chez nous tous les âges et les moralisent en les amusant. »

Quant à l’influence directe des lectures frivoles, on peut dire que, dans les classes supérieures et moyennes, elle n’est pas aussi grande en Angleterre qu’ailleurs. Le mal qu’on y constate (et il est grand) semble plutôt provenir des passions spontanées, ardentes, irrésistibles ; on veut la satisfaction immédiate de ses désirs ; on veut, coûte que coûte, jouir du moment présent. Ce qui préoccupe actuellement les amis du bien dans le Royaume-Uni tout entier, c’est un courant d’incrédulité qui prépare le terrain à l’éclosion