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voirs et attentif à rendre des jugements à la fois éclairés et impartiaux. Mais c’est surtout dans les affaires criminelles que cette grande règle doit être scrupuleusement respectée. L’homme injustement accusé trouve en elle le meilleur moyen de confondre l’intrigue et la calomnie, de dévoiler les manœuvres de ses ennemis. Il est une garantie qui s’applique à tous les tribunaux, c’est la publicité. Les juges sont plus circonspects dans leurs décisions, là où elles sont exposées à la censure du public[1].

Toutefois, quelque grands que soient les avantages de la publicité, il est des cas où la rigueur du principe doit fléchir devant des considérations d’un ordre élevé. La nécessité d’accorder aux juges la faculté de procéder à huis clos quand la publicité pourrait être dangereuse pour l’ordre et les mœurs a toujours été reconnue par les jurisconsultes éclairés.

Admise à l’unanimité par la section centrale du Congrès de Bruxelles, elle fut adoptée par ce dernier sans provoquer de vives discussions.

  1. Voir le Rapport de la section "centrale de Droit national, congrès Huyttens. — Bruxelles t. iv p. 96.