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la fois, le père de famille, dont l’œil doit être toujours ouvert à l’intérêt des siens, ne fait-il pas mieux d’attirer l’attention des agents plutôt que de les critiquer ? Mais voilà, le courage fait souvent défaut, on a peur de se compromettre, on craint de perdre son temps, on ne veut pas manquer une affaire, on est effrayé à l’idée de comparaître comme témoin dans une cause scandaleuse, et l’homme de bien qui déplore dans le secret de son cabinet le fléau croissant du vice ne fait rien pour provoquer sa répression.

Après avoir terminé cette revue rapide sur la législation des divers pays en matière de répression de l’outrage aux bonnes mœurs, pour rassurer les personnes qui n’auraient pas confiance dans l’efficacité des arrêts de justice prononçant la saisie et la destruction d’un ouvrage licencieux, il nous paraît intéressant de donner quelques détails assez curieux sur la manière dont s’opère cette destruction en France.

Jadis, au temps du Parlement, les livres condamnés étaient comme le portaient d’ailleurs les arrêts, brûlés en présence d’un greffier, par la main du bourreau, au pied de l’escalier du Palais. Ce mode d’exécution assez peu expéditif et