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censure nous semble-t-il s’imposer à tout esprit désireux avant toute chose de sauver la société de la désorganisation et de la dissolution à laquelle la conduisent les mauvais livres. Tout écrit une fois imprimé est par cela seul qu’il est imprimé un agent qui pénètre dans la société, va y accomplir une œuvre bonne ou mauvaise, suivant qu’il est lui-même bon ou mauvais. Et s’il est mauvais, surtout s’il a pour auteur un homme de talent, plus il sera difficile d’arrêter les mauvais de la contagion. Qu’on ne vienne pas nous dire que la condamnation de l’auteur est une chose suffisante, car un ouvrage circule beaucoup plus dans le public, il est beaucoup plus recherché et par un plus grand nombre de lecteurs, quand l’auteur a été condamné par les tribunaux. On a même vu des écrivains, poussés par la vanité ou par l’intérêt, chercher à se faire un nom en bravant les lois existantes et en provoquant volontairement le scandale par leurs écrits ! Que conclure de là ? Qu’il ne faut pas faire des lois contre les auteurs des ouvrages immoraux et obscènes ? Bien au contraire, nous demandons contre eux non seulement. des lois, mais encore des peines très sé-