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Un moyen très efficace de faire concurrence à la diffusion des mauvais livres, c’est le colportage de bons écrits, surtout au sein des populations rurales.

Le paysan achète peu ou point de livres chez le libraire, mais si on les lui offrait chez lui, surtout à un très bas prix (ainsi que l’expérience le prouve dans plusieurs pays), il en ferait l’acquisition, nous en avons l’intime conviction. Ce que le colportage aurait soin de répandre, ce sont des brochures traitant de sujets agricoles ou industriels, sous une forme claire et captivante, de bons almanachs et des traités moraux et religieux. Les traités revêtent précisément les caractères qui doivent les rendre populaires, brièveté, clarté et chaleur de la forme, petitesse du format et modicité du prix.

Et le traité religieux, répandu gratuitement quel bien ne fait-il pas ? « Le traité religieux est comme un feuillet détaché de ce livre des livres qui s’appelle la Bible et qu’hélas ! tant de gens ne veulent pas ouvrir ; » ainsi s’exprime M. Monod. Mais à la doctrine, il joint le récit ; il donne un cadre à ses préceptes, il met rapidement en scène et en action les vérités évangéliques, il les