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sans contracter celles-ci, il n’y a de même qu’une honnêteté de cœur fondée non sur l’ignorance, mais sur la haine éclairée du mal, qui puisse conserver pure l’âme du jeune homme dans son contact inévitable avec les fruits pourris.

N’allons pas croire que les principes de stricte morale que nous voulons voir à la base des écrits destinés à la jeunesse les rendent ennuyeux. Témoin le nombre considérable de jolis ouvrages parfaitement moraux et très amusants.

Les bibliothèques pour l’enfance sont d’une importance capitale et il est bien à regretter que les moralistes n’en fassent pas l’objet de leurs études. Beaucoup de personnes dédaignent les livres pour l’enfance et pour la jeunesse, soit qu’elles n’y trouvent aucun intérêt, soit qu’elles regardent comme au-dessous d’elles de faire de semblables lectures. Les auteurs de ce genre d’ouvrages ne sont pas eux-mêmes assez soucieux du but qu’ils se proposent ; beaucoup dépassent la portée des jeunes esprits auxquels ils s’adressent et d’autres, dans l’espoir d’être mieux compris, tombent dans la trivialité pour ne pas dire la niaiserie.

Il est à regretter que la littérature française