pernicieux. Je comprends donc et par mes propres sensations, combien ces rimes ont dû exercer d’influence sur les masses et concourir à préparer les graves événements qui ont agité si profondément la première moitié du xixme siècle.
« Les discours et les sermons n’agissent guère que sur des auditeurs d’élite, d’ailleurs peu nombreux ; les livres sérieux ne sont à la portée que des esprits élevés ; les chansons, si elles sont charmantes comme celles de Béranger, séduisent toutes les intelligences, car toutes les intelligences les comprennent. On les chante, la mémoire les retient, on les commente, et un effet plus souvent nuisible que favorable est produit. »
Le seul palliatif serait de populariser les bonnes chansons et de surveiller ces innombrables sociétés chorales que les temps modernes ont fait éclore en tout pays, pour que leur répertoire demeure ce qu’il est, et ne sorte pas du domaine religieux et patriotique. Les orphéons jouent un rôle moralisant en offrant à la jeunesse des villes et des villages un délassement artistique et légitime, pourvu qu’ils ne la poussent pas à la boisson comme cela est arrivée dans un trop grand nombre de localités.