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moraux contre toute littérature suspecte. Qu’on crée des sociétés de tempérance littéraire à l’instar de celles qui existent contre l’abus des boissons alcooliques, sociétés dont les membres prendraient l’engagement absolu et formel de s’abstenir de toute lecture malsaine, de refuser obstinément tout journal capable de porter atteinte aux mœurs. Il faudrait surtout que chacun eût assez de volonté et d’énergie pour n’acheter et ne lire jamais aucun de ces romans à la mode ; les personnes, d’ailleurs honnêtes, qui sous un prétexte ou sous un autre ouvrent l’accès de leurs maisons à ces écrits du jour, ne se figurent pas combien elles encouragent le développement de la mauvaise littérature. Par des écrits, des entretiens particuliers, par tous les moyens possibles, qu’on s’efforce de faire diminuer la vente de ces ouvrages ; point capital, si l’appât du gain qui pousse auteurs et éditeurs dans la voie funeste où ils marchent, venait à disparaître, l’immoralité perdrait ainsi son plus puissant auxiliaire.

Les ecclésiastiques ne devraient pas craindre d’aborder le sujet des mauvaises lectures, soit en public du haut de la chaire, soit en particulier