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et la simplicité ; les classes inférieures ont été affectées de la contagion du mal par l’exemple. « On les accuse, dit M. Leroy-Beaulieu, en parlant des ouvriers, de se livrer à l’ivrognerie, mais que font sur nos boulevards ces lignes de cafés regorgeant d’oisifs et de buveurs d’absinthe qui envahissent la chaussée ? On leur reproche de l’inconduite et de l’immoralité. Mais qui nourrit ces courtisanes élégantes, dont le luxe effronté s’étale sur nos promenades et dans nos théâtres et dont les noms sont répétés et prônés avec une sorte de déférence par nos journaux de salon ? On les accuse encore de paresse et de manque d’assiduité aux ateliers. Mais ces légions de promeneurs des boulevards, où sont leurs occupations. On les blâme d’être révolutionnaires. Mais tous ces avocats et écrivains de haute volée, censeurs et moralistes austères, impitoyables redresseurs des torts, ne font-ils pas, eux aussi, des coups de main pour se transformer subitement en Excellences ? Ouvrons les yeux et avouons nos fautes. La population ouvrière des grandes villes n’a d’ordinaire devant elle que des exemples corrupteurs. Son plus grand crime est d’être trop prompte à imi-