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les dunes, près de la Haye, où il voulait le tenir caché pour obtenir de l’argent du père, mais le tua avant même de connaître le résultat de sa tentative de chantage. Or de Jung, l’assassin, a avoué que l’idée du meurtre lui était venue par la lecture du roman Les deux Mères dont le fond est un écœurant enchevêtrement de crimes. L’un des épisodes de ce livre est l’enlèvement par trois coquins de Maximilienne, fille du marquis de Coulange, dans un but de chantage. C’est cette idée que de Jung avait trouvée excellente et essayé de mettre en pratique.

En parlant de l’assassin du curé de Saint-Arçons, son avocat insiste sur le danger de la presse immorale. « L’âme de notre client, dit-il, a été salie par cette presse ignoble qui se distribue au chantier ; il a lu ces journaux et ces brochures qui traînent dans la boue les choses les plus saintes et les plus respectables ; il a lu ces ignominies signées Leo Taxil, et il a mis en pratique ces conseils. Est-il donc seul coupable ?… Mais ceux qui écrivent de pareilles horreurs, ceux qui corrompent le peuple, voilà également les coupables ! L’arsenal des lois ne contient-il rien contre eux ?…