Un homme avancé dans la piété affirmait que la seule lecture d’une poésie licencieuse, lecture faite accidentellement, avait comme empesté sa pensée pendant plusieurs jours. Et Robert Hall confesse dans l’un de ses sermons, qu’après avoir lu certain livre profane qu’il avait cru pouvoir impunément prendre comme sujet de délassement, il eut toutes les peines du monde à se remettre aux devoirs de son ministère.
Les mauvaises lectures ont été pour une large part dans les causes qui ont amené à la ruine morale et souvent aussi matérielle bien des jeunes gens sur lesquels on avait fondé de bonnes espérances et qui avaient même reçu une instruction évangélique. C’est ainsi qu’un jeune instituteur zélé et plein de bons principes religieux a eu la fatale idée de chercher dans la lecture des romans un délassement à ses travaux. Bientôt ses lectures l’ont absorbé d’une manière démesurée ; son école, de plus en plus négligée, a commencé à aller de plus en plus mal ; peu à peu il a abandonné les saintes assemblées, est entré dans un cercle mondain, s’est adonné au jeu et à la boisson, et aujourd’hui il vogue sur les flots dangereux du rationalisme, remplis-