Page:Du danger des mauvais livres et des moyens d'y remédier.djvu/103

Cette page a été validée par deux contributeurs.
101

Les manèges de la séduction et le déshonneur des époux, d’indécentes bouffonneries, des pères joués par leurs enfants, des vieillards imbéciles ou débauchés.

« Cette pantomime ? Elle étale à vos yeux ce que la bouche n’a pas le courage de prononcer. Quelle école pour les mœurs ! ou plutôt que d’aliments pour toutes les passions !

« Non, le Dieu que nous servons ne permet pas d’autoriser par sa présence ce que l’on serait coupable de faire. On nous dit : à mon âge, avec la force de mes principes ou la disposition de mon caractère, je n’ai rien à redouter du spectacle. Et moi j’en appelle à l’expérience ; je vous demande qui est jamais sorti du théâtre comme il y était entré ? Si j’interroge votre conscience, qu’aura-t-elle à me répondre ? De bonne foi, est-ce là la place d’un chrétien ? On ne se trouve dans le camp ennemi que quand, infidèle à son prince, on a déserté ses drapeaux.

« On aura beau avancer que le théâtre est susceptible de réformes qui en éloignent le danger, qu’il est même des spectacles honnêtes, et qui en font des écoles de morale ; je serais toujours en droit de répondre que le charme des sens est