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CHAMBRE DE FRANÇOIS Ier.

compagnons inséparables de leurs maîtres, s’enfouissaient dans leurs tombes[1].

Nous trouvons ailleurs, pour compléter la série des armes et armures, un petit Canon portatif d’un beau travail[2], des Arquebuses, dont une à huit coups, Escopettes à rouets incrustées d’ivoire, Haches, Mar-

  1. Les grandes chroniques, parlant de la mort de Roland, tué à Roncevaux en 778, disent : « Et fut ensepulturé moult honorablement, et fut mise son épée durendal à sa tête et son olifant à ses pieds, en l’honneur de notre seigneur et en signe de sa haute prouesse. »

    On a vu plus haut que le prince des Assassins envoya en présent un olifant de cristal à saint Louis.

  2. En même temps que pour essayer toute la portée de l’invention de la poudre, qui ne s’exploita généralement pour l’artillerie que dans le 15e siècle, on fabriquait des coulevrines ou serpentines de 24 pieds de long ; on faisait usage, par milliers, de canons que des soldats portaient sur l’épaule et que d’autres ajustaient. (Chronique de Jean de Troyes, années 1475-1476 ; Mémoires de Lamarche, etc.) Voir note A, pour une bombarde de 50 pieds, page 119.

    Les conséquences, si graves pour la destinée des nations, de l’invention de la poudre, furent appréciées dès les premiers temps de cette découverte, et jugées fatales chez un peuple habitué, comme les Français, aux exploits chevaleresques, et à confier à son épée la sanction de son droit. C’est ce que témoigne ce passage d’un manuscrit du temps, Miroir d’éternité, par Robert le Rocquez :

    « En ce temps et trop malheureux an ung trez mechant et subtil Alleman feust moine ou lay, par art diabolique en son esprit inventa la pratique d’entremêler les alpestres et soulphres avec vin aigre et en faire les pouldres pour ruyner par son artillerie par lui forgiée, en fureur et brairie mainte cité, maint chasteau et muraille qui resitoyent aux assaults de bataille. » V. comte de B. du Drac, de 1354 ; Ducange, au mot Bombarde.