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CHAPELLE HAUTE.

figurines des sujets enclavés et adossés dans la volute. Une pomme de Bâton de chantre[1], avec sujets religieux, groupés dans une disposition rappelant celle

    en est inséparable : Louis XI l’ayant donnée à un évêque de cette ville, sans doute après la réunion, faite par ce roi, du duché de Bourgogne à la couronne de France, en reçut ces mots en échange : Je la prends, mais je ne la reçois que de Dieu. Ce prélat était bien de l’école de son ancien patron, Charles-le-Téméraire ; mais Louis XI s’assouplissait volontiers quand les soins de sa conscience ou de sa santé lui prescrivaient des ménagements. Son médecin Coctier, « à qui, dit Comines, il donna en cinq mois cinquante-quatre mille écus contans, et l’evesché d’Amiens pour son neveu, et autres offices et terres pour luy et pour ses amis, » fut souvent et impunément plus audacieux encore. « Il lui étoit si rude, ajoute cet historien contemporain, qu’on ne diroit point à un valet les outrageuses et rudes paroles qu’il luy disoit, et si le craignoit tant le dit seigneur, qu’il ne l’eut osé envoyer hors d’avec lui. »

    Ces crosses que les évêques portent encore aujourd’hui en officiant, et surtout lorsqu’ils donnent la bénédiction, représentent l’ancien bâton pastoral dont on pouvait frapper les brebis égarées sourdes à la voix du pasteur.

    Dans les anciens usages religieux, militaires et civils, les bâtons jouaient un grand rôle, emprunté sans doute aux Romains, qui avaient leur bâton augural, etc. (Voy. la note suiv.)

  1. Dans les cérémonies religieuses, les chantres, qui portaient leur bâton en mémoire de ceux que tenaient les Hébreux en mangeant l’agneau pascal, avaient le soin, remarque Honorius, de les quitter pendant l’Évangile, dont la publication avait fait cesser les cérémonies des Juifs.

    Indépendamment des autres bâtons ou crosses d’abbés, d’abbesses, etc., il y avait des bâtons de confréries, en usage encore dans plusieurs villes de France, et dont un fait partie de la collection, que surmontaient des niches renfermant les divers saints sous le patronage desquels ces confréries étaient for-