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CHAPELLE HAUTE.

1587 ; ils représentent la vie, le crucifiement, la mort et la résurrection du Christ, et constituaient l’ensemble d’un autre Rétable très-important, extrait par fragments de l’église de la célèbre abbaye de Saint-Riquier, près d’Abbeville. La comparaison de ces compositions, d’un dessin plus élégant et surtout plus correct que celui du Rétable d’Everborn, d’un travail antérieur cependant de plus d’un siècle, s’établit ici très-facilement par la superposition des figures, et nous fournirait, au besoin, le moyen de soutenir l’application, sous quelques rapports seulement, à ce genre de sculpture, de notre opinion consciencieuse sur l’architecture de la fin du XVe siècle, comparée à celle de la fin du XVIe. Les belles figures de l’Annonciation, qui couronne le corps de stalles placé près de la fenêtre, et dont le double encadrement offre l’union de la pointe d’ogive et des pilastres couverts d’arabesques, nous paraissent ne devoir redouter aucune comparaison avec les travaux analogues de la renaissance pure, et si l’espace permettait d’argumenter sur le mérite et sur tout sur le caractère des beaux produits de la peinture des époques antérieures à Raphaël, particulièrement de ceux des écoles toscane et ombrienne[1], le débat pourrait prendre de l’extension.

Parmi les menus objets d’une certaine apparence,

    de l’école flamande ont tiré un si bon parti. La nature des dessins et le goût des ornements servent à déterminer les époques d’une fabrication qui n’a cessé que sous le règne de Louis XV. La décroissance de cet art, sous le rapport du goût et des procédés, est aussi sensible que dans la peinture sur verre.

  1. De l’État ecclésiastique.