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CHAPELLE HAUTE.

l’ancien duché de Bretagne, précise les règnes de Charles VIII et de Louis XII, comme les trois fleurs de lis sur l’écu de France isolé indiquent, autant que la forme de ces ornements, une époque postérieure à celle où Charles V[1] en réduisit le semis à ce nombre, en l’honneur, dit-on, de la sainte Trinité.

Le grand et beau Rétable[2], qui occupe le centre de la paroi latérale, à gauche du sanctuaire, provient directement de l’abbaye d’Everborn[3], près de Liège.

Le caractère des ornements architecturaux, celui du dessin des figures, les costumes et la forme des armures rappellent des travaux de même genre, exécutés sous les derniers ducs de Bourgogne, vers le milieu du XVe siècle. Aussi pourrait-on, à la rigueur, voir dans le guerrier cuirassé (premier panneau à gauche), qui, ayant mis pied à terre, à distance de ses hommes d’armes, s’agenouille devant un prélat, un de ces ducs rendant hommage à un évêque de Liège. Si nous avancions dans le champ sans limites des

  1. Plusieurs auteurs attribuent cette réduction à Charles VII ; mais l’histoire de Charles VI, par Juvénal des Ursins, année 1389, entrée de la reine Isabeau, et le Glossaire de Ducange au mot Moneta, prouvent que l’écu de France, couvert de fleurs de lis sans nombre, depuis Louis-le-Jeune, était ainsi réduit dès le 14e siècle.

    Une autre preuve incontestable se tire de ce qu’un rétable en cuivre, donné par Charles V au monastère des célestins de Paris, et qui était placé dans l’arrière-sacristie, contenait un écusson à trois fleurs de lis. (V. pour les hermines, note D, page 129.)

  2. Panneau placé derrière la table de l’autel.
  3. Entre Diest et Hasselt.