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CHAPELLE HAUTE.


Presque tous les meubles, tels que chappiers, crédences, lutrin, prie-Dieu, corps de stalles, chaires dosserets, et autres, balustrade, flambeau pascal[1], etc., appartiennent à des époques contemporaines, ou voisines de celle de la construction de la chapelle (de 1490 à 1510), époque bien déterminée par la richesse des douze dais sculptés en pierre sur place, comme par le modelé des guirlandes de pampres, grappes et autres fruits courants sur les corniches et entremêlés de petites chimères d’un joli caractère.

L’écu mi-parti de lis et d’hermines qu’étalent plusieurs de ces grands meubles, tirés d’ailleurs presque tous directement du pays, très-étendu, composant

  1. Ce candélabre, appelé aussi nestier, n’était pas toujours en fer : un compte du domaine de Paris, de 1488, porte : « À la vefve Gerbelot la somme de xxvii livres xix sols viii deniers pour cent dix-sept livres et demie de cire ouvrée en une grande chandelle assise sur ung tour de bois…… Somme de la chandelle Notre-Dame, Liii livres xi sols viii deniers. » On y attachait des tablettes de bois enduites de cire (au 14e siècle), contenant l’explication des cycles, des épactes et des phases lunaires, et, d’après le Glossaire de Ducange (verbo Cera Paschalis), la chronique des événements historiques qu’on lisait sans doute également de nuit à la lueur des petites chandelles placées dans les tubes divergents. Telle est sans doute la première origine des Gazettes, ou plutôt du Moniteur. Voyez Sauval, t. 2, p. 459, pour un cierge de 4455 toises.