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ÉTAT ACTUEL

au même degré que le ferait celui-ci, les conditions importantes de l’harmonie du contenu avec le contenant.

Dans ce musée historique et chronologique de la ville de Paris dans ses divers âges, les constructions principales, jalonnant elles-mêmes les divisions d’objets d’art et de monuments mobiles, mis par séries en rapport exact avec l’architecture, offriraient un ensemble et un accord qu’on peut à peine pressentir, faute d’en avoir jamais vu d’exemple.

Les quatre divisions principales seraient le romain de la décadence, comprenant le celtique et le gallo romain ; le lombard, ou roman, comprenant le byzantin ; le gothique ou saracénique ; et la renaissance, depuis la première introduction du goût italien en France, jusques et compris seulement la fin du règne de Louis XIII. Le local étant spacieux, et les villes ne procédant pas comme les particuliers par entraînement de goût et par catégories spéciales, libre aux exécuteurs du projet ou à leurs continuateurs d’ouvrir dans ce musée historique de nouvelles séries pour les époques plus rapprochées, même jusqu’à notre temps, puisque, selon l’expression si piquante de Mme  de Sévigné, « ce que nous voyons aujourd’hui sera l’histoire un jour. »

M. Albert Lenoir fait avec raison de la façade actuelle des Thermes l’entrée principale de son musée. Il suffira, en effet, de la démolition de quelques masures, menaçant ruine, du coin des rues des Mathurins et de l’École-de-Médecine, pour mettre cette entrée en bon rapport avec cette dernière rue, et incessam-