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SUR L’HÔTEL DE CLUNY.

de pharmacie, puis en atelier d’imprimerie ; de la chambre de la reine Blanche en prétoire de section[1] ; des abris d’Angélique Arnauld et de ses sœurs en dortoirs de pensionnat, etc.

Mais ce que nous ne pouvons passer sous silence, c’est le séjour que firent alternativement dans l’hôtel de Cluny, depuis 1748 jusqu’en 1817, deux astronomes célèbres, La Lande et Messier.

Le droit d’exploiter ces deux célébrités nous étant dévolu par le fait seul de leur résidence prolongée dans l’hôtel que nous décrivons, nous en userons largement pour jeter quelque variété dans notre notice, en constatant ici les circonstances relatives à ce séjour, et en rejetant dans les notes des détails de leur vie privée et scientifique, empruntés en grande partie à nos souvenirs personnels, et plus encore aux articles d’un biographe plus compétent, et qui ne laisse rien à glaner, M. Delambre.

« Le procureur, dit-il, chez lequel on avait mis La Lande en pension, habitait l’hôtel Cluny, où Delisle avait établi l’observatoire[2], devenu depuis si cé-

    siècle, d’abord à Bologne en 1315, et ensuite à Montpellier, ainsi qu’on le voit par les lettres de Charles VI du mois de mai 1396 ; mais les besoins de l’art et l’intérêt de l’humanité ne purent triompher que deux siècles plus tard, chez nous, de répugnances, ou, si l’on veut, de considérations respectueuses que les anciens ne surmontèrent jamais.

  1. Ce devait être la section qui prit le nom de Marat à la mort de ce fou furieux qui demeurait dans le voisinage, rue des Cordeliers, n° 20 (aujourd’hui rue de l’École-de-Médecine.)
  2. La solidité de construction, première condition contre la déviation des instruments, avait nécessairement déterminé ce choix.