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NOTICE

Le morcellement et l’affectation de ces constructions à divers usages commencèrent quelques années plus tard, lorsque Philippe-Auguste, après avoir retranché des dépendances du Vieux-Palais la partie excédant la nouvelle enceinte de Paris[1], eut concédé les bâtiments restants

    prenant le palais avec le pressoir, comme l’acte d’acquisition pour l’ordre de Cluny qui porte : « Domuin quæ dicitur palatium de Terminis, seu de Thermis parisiis. »

    Le poète aura voulu exprimer dans son langage figuré que ce palais élevé, avec ses ailes d’un grand développement, couronnait et semblait entourer la montagne. Le sens du mot vertex, appliqué à ce qui tourne, pourrait peut-être d’ailleurs justifier cette image.

    Ce qui nous paraît résulter évidemment de la description de Jean de Hauteville et surtout de la disposition qu’il donne aux bâtiments, deux larges ailes sur alignement du principal corps-de-logis, c’est qu’à raison de la pente du sol, les façades principales de ce palais devaient être nécessairement exposées au nord et au sud, comme sont celles de l’hôtel de Cluny, construit probablement sur le principal corps-de-logis du palais romain. La totalité des anciens bâtiments existant en 1340 ayant été acquise, ainsi que nous le prouverons plus loin, par l’ordre de Cluny, on dut choisir pour le nouvel hôtel l’exposition la plus favorable et le bâtiment dont les fondations et les divisions de murailles pouvaient mieux se raccorder, comme cela a eu lieu, avec les divisions des constructions nouvelles.

  1. Cette enceinte méridionale partait du point correspondant à l’extrémité occidentale de l’île de la Cité, vers la rue des Grands-Augustins, suivait à peu près le prolongement de cette rue, venait aboutir à la rue Hautefeuille par la rue (devenue cul-de-sac) du Paon, longeait la rue Pierre-Sarrazin, traversait celle de la Harpe, vers la rue des Mathurins et la remontait jusqu’à la place Saint-Michel. De là elle rejoignait la rue Saint-Jacques, entre les rues du Foin et des Mathurins pour aboutir, par la rue des Noyers et entre les rues Perdue et de Bièvre, au port Saint-Nicolas, vis-à-vis de la pointe orientale de la Cité dont il s’agissait, avant tout, de garantir les abords. Pour qu’on puisse juger quelle restriction cette nouvelle enceinte apportait à la circonscription des jardins et dépendances du palais des Thermes, telle qu’elle existait encore au commencement du 13e siècle, nous allons donner le tracé de cet enclos, d’après les explications satisfaisantes développées par M. Dulaure. Il établit d’abord d’une manière incontestable qu’il est encore cité dans les titres du 12e siècle, sous