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SUR LE PALAIS DES THERMES.

pour le dépôt de reliques[1], conquises du moins dans sa malencontreuse expédition contre les Visigoths Ariens d’Espagne.

C’est surtout lors de l’occupation de ce palais par la veuve et par les filles de Childebert, auxquelles le séjour de Clotaire à Soissons laissait cette résidence, qu’il nous apparaît, dans toute sa splendeur, par les descriptions poétiques et pittoresques du même Fortunat. L’étendue même de son enceinte nous est révélée par ce témoignage « qu’il suffisait à Ultrogothe de traverser ses jardins pour toucher le seuil de la nouvelle église[2]. »

Depuis lors les traditions écrites sur ce palais deviennent plus vagues. Il n’existe cependant aucun motif de douter de la résidence qu’y firent surtout Caribert, roi de Paris, mort en cette ville, Clotaire II, Dagobert et ses successeurs, jusqu’au moment où le fils de Charles-Martel, consommant la facile usurpation du trône des rois fainéants, fut proclamé roi à Soissons, où il résida sans doute, dans les courts intervalles des guerres presque continuelles que lui suscita son ambition.

Charlemagne, né en Bavière, et sans cesse occupé d’affermir et d’étendre par ses armes, victorieuses dans vingt batailles, le pouvoir que lui légua Pepin, ne put,

    et leur solidité aux débris des temples consacrés au polythéisme, comme celui de Sens, dont nous avons parlé, et d’autres édifices, dont les monuments d’Autun, de Reims, etc., peuvent donner une idée.

  1. Un morceau de la vraie croix et l’étole de saint Vincent, qui, disent certains historiens, racheta Sarragosse de l’assaut que Childebert et Clotaire allaient livrer.
  2. « Hinc iter ejus erat cùm limina sancta petebat. »
    Fortunati Carmine, lib. vi de Horte
    Ultrogothonis reginæ. Carmen 8.

    Childebert et Ultrogothe furent enterrés dans cette église Saint-Vincent, devenue Saint-Germain-des-Prés.