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NOTICE

gré le silence de ces derniers sur les détails de l’anecdote royale que nous reproduisons.

On sait qu’en 1515, après que notre excellent roi Louis XII eut été, suivant le pronostic rappelé par Brantôme, « mené en paradis tout droit, et plus tôt qu’il ne voudroit son grand chemin, par la jeune Guilledrine (Marie d’Angleterre, sœur d’Henri VIII) qu’il avoit prise et chevauchée, » la couronne de France appartenait, à défaut d’héritier direct, à François, duc de Valois[1].

Il ne tint pas à Marie d’avoir des enfants, dit encore Brantôme en parlant de cette jeune reine, et des divers moyens qu’elle prit pour conserver, au moins temporairement, une souveraineté dont un règne de quatre-vingts jours lui avait fait sentir le charme ; mais l’habile Louise de Savoie veillait dans l’intérêt de son fils. Ce fut elle, dit la chronique, qui, après avoir déjoué, par ses intelligences avec les femmes de la reine, divers plans tendant à ce but, et plus tard les suppositions du résultat désiré, informée par ses espions que le duc de Suffolk, ancien amant de Ma-

  1. Mézerai dit, au sujet de cette jeune reine, année 1514 : « Le duc de Valois, qui étoit tout de feu pour les belles dames, ne manqua pas d’en avoir pour la nouvelle reine ; et Charles Brandon, duc de Suffolk, qui l’avoit aimée avant ce mariage, et qui suivoit la cour en qualité d’ambassadeur d’Angleterre, n’avoit pas éteint sa première flamme. Mais les remontrances d’Arthus de Gouffier de Boisy ayant fait prendre garde au duc de Valois, dont il avoit été gouverneur, qu’il jouoit à se faire un maître, et qu’il devoit appréhender la même chose du duc de Suffolk, il se guérit de sa folie, et fit observer de près toutes les démarches de ce duc. »