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SUR LE PALAIS DES THERMES.

nous font craindre de n’avoir pas suffisamment pourvu aux désirs des visiteurs qui, dans leur exploration, voudraient embrasser synoptiquement les deux édifices contigus, également remarquables à divers titres. De là notre résolution d’étendre nos recherches au palais générateur de l’hôtel[1].

Que ce soit Constance Chlore, mettant à profit son séjour de quatorze années dans les Gaules, fin du 3e et commencement du 4e siècle, ou tout autre César[2]

  1. On verra par l’analogie de plusieurs de nos citations avec celles de M. Dulaure, combien nous nous sommes aidé de son travail. En remontant aux mêmes sources, nous avons pu apprécier l’exactitude de tout ce qu’il donne comme positif.
  2. M. Dulaure se prononce pour Constance Chlore, contre l’avis de Saint-Foix et autres, par des considérations qui, selon nous, n’appuient ni n’infirment cette conjecture. Rapprochant le système de construction de cet édifice de celui presque conforme des restes des Thermes de Dioctétien à Rome, il suppose que Constance Ier, qui, comme César, partagea l’empire avec Dioclétien, à qui il succéda, comme Auguste, aura voulu rivaliser de magnificence en dotant les Gaules d’un monument semblable à celui élevé à Rome par son collègue. Les deux édifices auraient donc été créés simultanément, ce qui exclut l’imitation, puisque les Thermes de Dioclétien n’ont été terminés qu’en 306, un an après l’abdication de cet empereur, et l’année même de la mort de Chlore. La conformité du mode de construction ne peut préciser aucune date, l’emploi alternatif de petits moellons carrés et de chaînes de briques étant commun à toutes nos constructions romaines du ive siècle ; et ce ne serait pas seulement les salles des Thermes proprement dits qu’il faudrait alors comparer, mais l’ensemble et la destination des deux édifices on ne peut plus dissemblables, d’après les descriptions venues jusqu’à nous. Celle, toute pompeuse, d’André Baccius nous représente les Thermes de Dioclétien comme un immense et somptueux assemblage de constructions et de localités spéciales entièrement affectées aux bains publics et aux exercices accessoires, comprenant : piscines pavées de marbres colorés ou de verre, lac pour la natation, portiques pour les promeneurs, basiliques pour la réunion des baigneurs, cénacles pour les repas, salles pour les huiles et parfums, vestibules, colonnades, gymnases pour les exercices des jeunes