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SUR LE PALAIS DES THERMES.

À ces remarques, à cette surprise doit se joindre un intérêt plus vif encore lorsqu’on apprend que devant ces beaux vestiges on se trouve en présence d’un de ces vastes monuments romains qui, bien qu’appartenant à une époque de décadence, justifient notre sujétion par l’idée de la grandeur et de la puissance de nos premiers conquérants ; et lorsqu’aux souvenirs du séjour des Césars succèdent ceux de la résidence de nos premiers rois.

Combien de fois la vue de ces belles ruines a dû suggérer, mais sans résultats, de semblables pensées !

Nos pères, moins infatués que nous de suffisance archéologique, ne virent sans doute dans ces masses persistantes qu’une localité de quelque ressource. Masquant son incohérence par des masures, ils affermèrent le tout emphytéotiquement, déléguant ainsi de siècle en siècle, au plus offrant, la conservation du palais des Césars[1]. C’était le cachet d’une époque d’indifférence complète en matières d’antiquités. Survint l’ère de notre régénération, le siècle des lumières enfin. Lorsque, effrayés de nos immenses progrès dans la carrière du vandalisme, nous cherchâmes à nous arrêter sur la pente, ces débris frappèrent d’abord les regards. Une noble velléité de conservation et d’affectation convenable se manifesta pour eux. Dans le premier entraînement, rien ne coûta pour

    de plantes semées par le vent, que de temps il a fallu pour leur donner la puissance végétative qu’ils accusaient par le développement d’énormes poiriers produisant de très-beaux fruits.

  1. La maison dans les dépendances de laquelle on avait placé la belle salle des Thermes, s’appelait l’hôtel de la Croix-de-fer. Elle était louée par bail emphytéotique à un tonnelier, dont nous avons vu les immenses approvisionnements garnir jusqu’à la voûte cette salle devenue inabordable. L’administration de l’hospice de Charenton recevait ce loyer depuis qu’un décret de septembre 1807 avait affecté cette propriété à sa dotation.