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SUR L’HÔTEL DE CLUNY.

De cet ensemble de circonstances on peut conclure que, depuis l’époque de sa construction, cet hôtel n’eut jamais une affectation bien fixe, puisqu’on le voit servir tour à tour de résidence à des princes fugitifs, à des comédiens de province, à des ministres du Saint-Siège et à des religieuses persécutées.

Peut-être, comme nous l’avons fait pressentir plus haut, entra-t-il dans le domaine royal par acquisition ou donation dès le moment où Jacques d’Amboise, quittant la direction de l’abbaye de Cluny pour l’évêché de Clermont, où il est mort en 1517, n’avait plus pour l’habiter les motifs qui en déterminèrent la construction. Ce qui pourrait venir à l’appui de cette supposition, c’est la scène qu’y place en 1515, deux ans avant la mort de Jacques d’Amboise, une chronique anglaise[1], d’accord avec une tradition que notre histoire, si sobre de détails et si scrupuleuse en fait d’anecdotes attentatoires à la majesté des grands, n’a pas recueillie, sans doute par égard pour le rang des acteurs.

Cette scène, d’où dépendit peut-être, il y a trois cent vingt ans, le sort de la monarchie française, ou plutôt la filiation de nos rois, nous a paru exiger ici quelques développements pour appuyer le témoignage de la chronique par celui des historiens, mal-

    brité de leur monastère de Port-Royal. Nous n’argumenterons pas sur ce point.

  1. Nous aurions désiré de n’être pas réduit à citer de mémoire ; mais nous n’avons pu retrouver le numéro du Magazine où nous lûmes cette anecdote avant qu’elle eût pour nous un intérêt de localité.