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NOTES.

mais perdu. Mais, soit économie, soit lassitude du beau, car tout fatigue en France, on se borna, quand quelques occasions assez rares se présentèrent, à appliquer par apprêt, sur des plaques plus grandes il est vrai, des couleurs qui ne résistent pas aux plus faibles acides, quelquefois même au frottement de l’ongle.

Cependant la confection des verres colorés dans la fusion se continuait en Angleterre, en Hollande, en Allemagne et même en France, mais principalement pour la restauration des mêmes vitraux ; car, à cela près de quelques échantillons décrits par M. Lenoir, nous ne voyons l’emploi de cet art dans aucun édifice des 17e et 18e siècles.

Au commencement du 19e (1806), son exploitation fut reprise sur une petite échelle à Cologne, et en Suisse, à Urash[1] ; elle s’étendit en Allemagne, où la vieille cathédrale de Ratisbonne brille d’un nouvel éclat, grace aux beaux panneaux de plus de 20,000 fr. pièce, exécutés par M. Franck, sous le patronage généreux et éclairé du roi de Bavière, à qui on doit aussi la conservation des chefs-d’œuvre des écoles allemande et belge du 15e siècle, réunis par M. Boisserée. L’Angleterre ne voulut pas rester étrangère à cette impulsion, qui gagna même la France, où, depuis quelques années, les encouragements dus au zèle éclairé de M. le comte de Chabrol, ancien préfet de Paris[2], ont produit dans ce genre de

  1. Il existe à Fribourg, en Brisgau, une fabrique dont est tiré le panneau de la Vierge placé dans la chambre de François Ier.
  2. En même temps que M. de Chabrol chargeait deux artistes anglais, venus en France par les soins de M. le comte de Noë, de la peinture d’apprêt, sur grands carreaux, des croisées de l’église Sainte-Élisabeth, M. Robert (Pierre), chimiste habile, attaché à la manufacture de Sèvres, s’occupait à convaincre les crédules que le secret de l’ancienne peinture sur verre était au moins retrouvé, par la reproduction textuelle, faite à s’y méprendre,