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NOTES.

teur. Sa vocation spéciale et ses succès dans la recherche des comètes, dont nous avons vu qu’il eut le monopole presque exclusif, surtout pendant les quinze premières années de son séjour à l’hôtel de Cluny, ont pu tenir à l’excellente organisation de sa vue qui, jusqu’à l’âge de 83 ans, lui permit de distinguer ce que d’autres ne pouvaient apercevoir.

Nommé académicien libre en 1770, il fut agrégé à toutes les sociétés savantes de l’Europe, et dut sa célébrité à sa qualité de bon observateur, à raison sans doute de l’intérêt qu’on attachait alors à la surveillance des corps célestes qui pouvaient menacer notre globe.

Cette surveillance exclusive l’amena à démontrer l’exactitude des thêmes d’observation de notre grand fabuliste, par une chute de 25 pieds qu’il fit, en 1781, dans une glacière du jardin de Mousseaux, étant sans doute à l’affût de quelque comète.

Il en fut quitte pour la rupture d’une cuisse et d’un bras, pour l’enfoncement de deux côtes, et pour une forte plaie à la tête. Cette réunion d’accidents, occasionnée par les glaçons, le força d’interrompre ses travaux pendant plus d’un an, malgré le soin que prit son chirurgien de confiance, Dumont, dit Valdajou, de lui casser de nouveau, pour la mieux rajuster, sa cuisse mal remise par un célèbre docteur, confrère de Messier à l’Académie.

Il manifesta, dès ce moment, hautement son dédain pour les théories savantes, citant, comme un nouvel exemple, la guérison qu’il avait obtenue dans son enfance, d’un paysan de son village, en un cas semblable, guérison si parfaite, qu’il lui était impossible de préciser quelle cuisse avait été soumise à l’opération.