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NOTES.

Paris, sous Charles IX et ses successeurs, les hôtels Carnavalet, de Bretonvilliers, des Fermes, de Mayenne, de Sully, etc. L’Hôtel-de-Ville de Paris, commencé en 1533, élevé de deux étages en 1549, continué ensuite sur un plan nouveau, bien moins élégant, et terminé seulement en 1606, nous offre un témoignage de ce ralentissement de travaux occasionné par nos discordes civiles, et un exemple de ce que l’art a perdu dans sa nouvelle transition.

C’est pendant la première période de quarante-cinq ans que s’élevèrent en France tous ces immenses et pompeux monuments d’habitation, pour ne parler que de ce genre d’édifices, dont quelques-uns seulement semblent n’avoir surmonté les chances de destruction que pour ajouter à la somme de nos regrets, par la mesure qu’ils nous en donnent, et à nos anxiétés, par l’appréhension du sort qui les menace presque nécessairement.

Tels sont, entre autres, Fontainebleau, élégante mosaïque[1], qui conserve son cachet primitif au milieu de ses adjacences, et qui, d’après surtout les belles restaurations dont on s’occupe, ne périra peut-être qu’avec la monarchie.

  1. François Ier fit reconstruire presque entièrement l’ancien château, habité, pour la chasse surtout, par tous nos rois, depuis Louis VII, et chacun de ses successeurs y ajouta le tribut du goût de son temps. Henri IV, surtout, qui fit construire la cour des Cuisines, l’une des six qui composent le château actuel, y consacra une forte partie de son épargne. C’est dans un des bâtiments de la cour de l’Orangerie que Christine fit assassiner Monaldeschy. Napoléon signa son abdication dans ce château, où il avait détenu le pape, et qu’il embellit par des dépenses qui s’élevèrent à plus de six millions. Aujourd’hui de nouveaux travaux, de restauration seulement, confiés à d’habiles artistes, semblent nous promettre la complète résurrection de la galerie d’Henri II, de la porte Dorée, etc. Nous aurons donc une idée de ce qu’étaient les décorations intérieures de ces belles époques.