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NOTES.

À Clermont (Auvergne), une belle trace du séjour dans cette ville de notre Jacques d’Amboise, comme évêque de ce diocèse, dans les restes de la fontaine pyramidale qu’il fit élever, vers 1512, sur la place de la Cathédrale[1].

Enfin, à Saint-Ouen, près de Château-Gonthier, au milieu des terres, et sans aucun aboutissant, un charmant pavillon, servant de corps de métairie, et dont rien ne surpasse, selon nous, la grace et l’élégance, comme architecture et comme sculpture d’ornements. Ce joli petit château, à l’origine duquel nous n’avons pu remonter, mais qui doit avoir été construit dans la première époque de la renaissance, quoique bien conservé en apparence, menaçait ruine quand nous le visitâmes, il y a quatre ans ; le métayer propriétaire ayant eu l’heureuse idée de remplacer par une bûche la clef de voûte de l’escalier en spirale, Cela durera autant que moi, répondit-il à notre objection. Il vient de mourir[2].

  1. Quoique cette fontaine soit toujours en activité, nous ne citons que ses restes, d’après les détériorations qu’on lui a fait subir en 1799, en la transportant sur une autre place. Sa base, et, par conséquent, son ensemble, a été dénaturé par la substitution d’un bassin circulaire sans ornements, à celui octogone couvert d’arabesques, comme par la suppression des sculptures dans beaucoup d’autres parties. Comment les autorités municipales, quelque ignorantes qu’on puisse les supposer en matière d’art et de goût, ne se roidissent-elles pas, en principe, contre le génie créateur de leurs voyers, par cette seule considération : qu’un monument de bon goût est un, et ne peut, sans préjudice, être altéré dans aucune partie ?

    Quoique abâtardie par cette restauration, cette fontaine n’en reste pas moins une des plus belles de France.

  2. M. L. Vitet, alors inspecteur général des monuments historiques, a bien voulu, sur nos indications, visiter, dans une de ses tournées, ce château, presque inconnu, de quelque vassal de la reine Anne. Nul doute qu’il n’en ait proposé au retour, au moins la consolidation, si peu coûteuse ; mais de la proposition à l’exécution il y a loin chez nous. Le