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NOTES.

La cathédrale d’Anvers, terminée dès le 12e siècle, a de longueur 500 pieds, de largeur au transept 230, de hauteur pour l’église, voûtes comprises, 360, et pour la flèche, 466. Celle de Cantorbéry a 514 pieds de l’est à l’ouest ; et la cathédrale de Milan, ouvrage de tant de siècles, résumé de tant de trésors, 449 pieds de long, sur 273 de large ; 238 de haut pour l’église, et 370 pour la pyramide principale, au sommet de laquelle on arrive sans fatigue, au moyen des haltes qu’on fait nécessairement d’étage en étage, sur de magnifiques terrasses, garnies de revêtements et de statues de marbre.

Et devant ces travaux prodigieux, dont l’aspect, dans leur nouveauté, devait être bien plus étourdissant encore, les générations contemporaines n’éprouvèrent pas le besoin de consacrer à jamais la mémoire des hommes de génie et de science[1] qui les dotèrent de ces merveilles !

    guère que trente francs. Malgré sa proportion exiguë, malgré sa complète dévastation, la Sainte-Chapelle, dégagée des casiers et paperasses qui l’encombrent, serait encore un des monuments les plus visités de notre capitale, si l’accès en était plus libre. Ses vitraux du xiiie siècle, toujours si étincelants, mais à lumière compacte et, pour ainsi dire, à effet mosaïque, peuvent seuls, à Paris, donner l’idée du rapport de nos édifices de ce temps avec les conceptions mauresques.

  1. Les architectes de bonne foi, et nous en avons beaucoup maintenant en France, conviennent que la combinaison des moyens de soutènement des voûtes des grands édifices gothiques, où les supports multiples, colonnettes, contre-forts, etc., divisés pour l’effet, s’unissent pour la force, nécessitait une étude et une connaissance approfondie des principes de la géométrie et de la stéréotomie, sciences devenues, et pour cause, d’une rare application. À lire cependant ce que des écrivains, d’ailleurs recommandables, ont écrit sur ces monuments, ils sembleraient moins le produit de la science que celui de l’adresse et d’une fantaisie d’imitation des voûtes de nos forêts. Ainsi ce serait à de purs caprices que nous devrions la substitution de ces arceaux aigus, si élancés, et partout si gracieux, aux lourds et symétriques pleins cintres du style grec dégénéré ; l’accord de