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NOTES.

d’architecture et de sculpture des époques ténébreuses, dans l’espoir de contribuer à mettre en honneur, en les groupant et les plaçant en présence de leurs œuvres, quelques noms d’artistes épars, jusqu’ici, dans des documents qu’on ne consulte guère ensemble.

Il nous faut, dans ce but, remonter aux monuments, presque tous religieux, antérieurs au 15e siècle, et par conséquent sortir de notre cadre, sauf à y rentrer dans une note subséquente (voir note I).

Les premiers architectes de la France chrétienne furent des prélats qui, dès l’époque de l’extirpation de l’idolâtrie, ne dédaignèrent pas, dans l’intérêt de leurs pompes religieuses, la gloire terrestre d’élever eux-mêmes des temples au vrai Dieu[1]. Leur zèle, leur instruction, alors fort rare ailleurs que dans le sacerdoce, et le concours des moines et surtout des novices, ont produit les basiliques[2] de style byzantin primitif, dont plusieurs, telles que celles de Clermont, du Puy, d’Issoire, d’Arles (Saint-Trophime), d’Évreux, Saint-Thaurin, pour quelques parties seulement, etc., etc., ont entièrement résisté aux assauts de douze siècles[3].

Charlemagne, dans sa puissance, enchérit plus tard, ainsi que ses successeurs, sur ces types déjà remarqua-

  1. Nous ne citerons ici que Grégoire de Tours, évêque de cette ville, en 573, qui parle de la reconstruction dirigée par lui de l’église Sainte (aujourd’hui la cathédrale de Tours, reconstruite encore depuis), laquelle avait été détruite dans un incendie de 561, et des peintures dont il l’orna.
  2. Le mot basilique, emprunté à la langue grecque, désignait un édifice royal.
  3. Il va sans dire que le système que nous développons ici, et qui n’a même pas le mérite de la nouveauté en ce qui concerne les associations surtout (voy. Archaeologia, l. ix, p. 122), appelle la controverse. Le congrès de Poitiers vient de fonder un prix sur la naissance de l’ogive et sur sa naturalisation en France et pays circonvoisins. Loin d’y prétendre, nous serions très-disposé à l’accroître, si notre obole pouvait faire surgir des documents authentiques, contraires même à nos idées sur cette matière.