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NOTES.

élèves de l’École des Beaux-Arts ? Si la continuation du monument de cette école en a déterminé le déplacement, Dieu veuille que ce n’ait pas été pour les faire entrer dans les fondations à titre de moellons !

Dans la position favorable où le gouvernement se serait placé par ces mesures réfléchies, il lui eût été bien facile d’étendre les résultats de la belle conception, qu’on rendit victime de sa tache originelle, et qui succomba par l’application, mal faite, d’un principe très conciliable, à notre avis, avec sa conservation.

L’étranger, dont le séjour paisible et prolongé en France ne date que de 1814, n’avait pas encore conquis avec son or, comme il l’a fait depuis et comme il le fait encore, presque tous les monuments transportables de nos antiquités nationales, dont il s’approprie ensuite jusqu’à l’origine, dans un intérêt de nationalité très-inconnu chez nous.

Le mobilier du manoir féodal, divisé par la convulsion qui le fit passer dans la chaumière de l’artisan, pouvait encore être réuni, sans de grands sacrifices, par de simples mesures dont l’administration du musée d’Orléans a démontré l’efficacité. Ne voit-on pas en effet que par le simple témoignage de l’intérêt qu’elle attachait à ces débris, elle est parvenue, en peu d’années, à meubler presque gratuitement, plusieurs salles, d’un grand nombre d’objets d’art du moyen âge, d’autant plus intéressants pour cette ville, que, provenant des dons de ses habitants et de ceux des localités circonvoisines, ils constatent l’état successif des arts, dans ce pays, aux diverses époques auxquelles ils remontent ?

En ajoutant à ces cinq cents monuments, dont le nombre se fût encore accru par des dons successifs, une série d’objets mobiliers et usuels, d’armes, d’armures d’hommes et de chevaux, ainsi que de costumes ajustés, classés en trois