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VIEUX MOBILIERS.

vent exécutées par eux-mêmes, marié à celui des reptiles mouvants de la fabrique des Tuileries, y brillait près des élégantes buires d’ivoire et des aiguières plus élégantes encore, dues au marteau des Cellini et des Briot ; et lorsque le drageoir obligé, en temps de gésine surtout, y offrait à tous venants de douces compensations aux ennuis de leurs visites. Voir les honneurs de la cour d’Aléonore de Poictiers.

Ces lourdes chaieres féodales, ces sièges à dosserets ou contournés, et jusqu’à ces huches[1] ou bahus affectés au placement des trousseaux, et dont l’élégance et les frais de sculpture se graduaient selon l’aisance de l’épousée, etc., etc.

Et aussi ces innombrables pièces d’armes, parure guerrière de nos vaillants aïeux, témoins muets de leurs prouesses, et gardiens de leurs jours, jusqu’au moment où la funeste mixtion, fruit du hasard et de l’oisiveté d’un obscur cénobite, anéantit la vertu de ces remparts contre la mort ; trophées qui, vainqueurs du temps et de sa rouille, souvent même de l’humidité corrosive recueillie dans le séjour des tombes, remis en honneur pour des destinées plus paisibles, resplendissent de nouveau, comme au jour du tournoi[2].

  1. Le nom de huchers, donné aux fabricants de ces coffres, s’étendit long-temps à tous les sculpteurs en bois.
  2. Les armes défensives de nos pères furent, d’abord le grand bouclier, puis le casque et la cuirasse, comme les Romains et les Gaulois ; puis le plastron de fer couvert du gobisson courte-pointé, couvert du haubert ou jacque de maille, et la cotte d’armes par dessus ; puis plus tard, vers la fin du 13e siècle seulement, sous Philippe-le-Bel, et non, comme on l’a dit, sous Philippe-Auguste, l’armure complète et homogène, de fer, à lames superposées et articulées dans les jointures. Les chevaux, d’abord couverts de mailles, furent également bardés, à partir de cette dernière époque. Quoique l’application de la poudre, d’abord à l’artillerie, et plus de 30 ans plus tard, aux canons à mains, date du 14e siècle, l’armure complète, en fer, n’a été abandonnée que sous Louis XIII, où l’on s’attachait à