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RAPPORT

non moins favorable et peuvent être classées parmi les richesses les plus saillantes de nos collections.

L’année qui vient de s’écouler a d’ailleurs été fertile en acquisitions de haute valeur, car en dehors de ces œuvres importantes provenant de la collection Demidoff et acquises à Florence au mois de mars, il importe de rappeler la cession faite tout récemment au Musée par l’administration de l’Hôtel-Dieu d’Auxerre des magnifiques tapisseries de l’Histoire de saint Étienne, données par l’évêque Jehan Baillet en 1502 à la cathédrale de cette ville, et qui ne comprennent pas moins de dix-huit grands sujets à figures de la plus remarquable exécution, se développant sur une longueur de trente-deux mètres. Il faut citer aussi l’acquisition de la précieuse collection formée par Jules Jacquemart, collection d’un intérêt capital pour l’histoire du costume en France et à l’étranger. Cette collection qui comprend plus de trois cents spécimens de chaussures des temps antiques, du moyen âge, de la renaissance et des siècles suivants était unique dans son genre et jouissait d’une réputation justement méritée dans le monde des arts. Il y avait un intérêt sérieux à en empêcher la dispersion et à prévenir les offres qui ne pouvaient manquer de venir de la part des Musées étrangers. En autorisant cette acquisition qui vient d’être promptement conclue, grâce au désintéressement dont a fait preuve la famille de Jacquemart, vous avez rendu un grand service aux artistes qui trouveront là, en nature, une mine de renseignements qu’ils étaient réduits à chercher dans des reproductions graphiques d’une exactitude fort souvent contestable.

Enfin, Monsieur le Ministre, pour clore cet aperçu, bien incomplet mais déjà trop long, peut-être, de nos acquisitions, je suis heureux de pouvoir vous informer que la belle cheminée du xvie siècle de la maison de la rue de la Croix-de-Fer à Rouen, cheminée qui était une des richesses archéologiques de cette ville et dont la Commission des monuments historiques réunie sous votre présidence, l’an dernier, m’avait chargé de poursuivre l’acquisition, a été récemment livrée au Musée. Le contrat a été signé après plusieurs mois d’hésitation de la part du propriétaire et ce beau monument de sculpture, dont la conservation est aujourd’hui assurée, vient d’être remonté dans la grande nouvelle galerie