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XIII
ET L’HÔTEL DE CLUNY

premières années du xvie siècle. Ici, comme dans toutes les autres parties de l’Hôtel, les supports et les consoles des plafonds aux solives apparentes ont été retrouvés avec leurs écussons aux armes de la maison d’Amboise, palées d’or et de gueules, et surmontes de la croix épiscopale.

La Chapelle qui est contiguë à cette dernière salle est un des types les plus harmonieux de l’architecture du temps. Le groupe de la Vierge dont parle Piganiol de La Force n’existe plus, mais les voûtes aux fines nervures retombent en faisceaux sur un pilier central et complètement isolé ; les murs sont décorés de niches en haut relief travaillées à jour et d’une grande finesse d’exécution, niches, au nombre de douze, qui renfermaient les statues de la famille d’Amboise jetées bas à la fin du xviiie siècle, puis brisées et employées à cette époque comme matériaux de construction.

Les vitraux qui garnissent les fenêtres ont été détruits et remplacés par d’autres ; un seul existait encore et a été remis en place, c’est le Portement de croix ; il avait été recueilli par le chevalier Alex. Lenoir.

Sur les murs sont gravées plusieurs inscriptions, dont l’une, datée de 1644, rappelle la visite d’un nonce du pape.

La cage de l’escalier, travaillée à jour, a été dégagée en 1832, ainsi que les peintures du xvie siècle que l’on voit de chaque côté de l’autel, et les sujets sculptés en pierre dans la voûte de l’hémicycle. Ces sujets représentent le Père Éternel entouré d’anges et le Christ en croix. Toutes les figures, les bas-reliefs, et même les choux sculptés et dorés, placés de chaque côté, étaient couverts d’une épaisse couche de plâtre à laquelle on doit leur conservation.

Cette chapelle était devenue, sous le régime révolutionnaire, une salle de séances pour la section du quartier, puis elle avait été convertie en amphithéâtre de dissection, puis enfin en atelier d’imprimerie.

Les écussons armoriés, disposés au-dessous des niches, ont été grattés et effacés, et les croix de consécration que l’on retrouve encore aujourd’hui n’ont survécu que grâce à l’épaisse couche de badigeon qui couvrait les murs.

L’escalier qui s’ouvre dans l’angle de la chapelle descend par une gracieuse spirale à jour dans une salle basse, qui relie l’Hôtel de Cluny au Palais des Thermes. Cette salle, con-