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XI
ET L’HÔTEL DE CLUNY

cour de l’Hôtel de Cluny, au dire assez contestable de Piganiol de la Force[1].

C’est dans l’angle formé par cette aile et la façade principale que se trouve l’entrée des collections qui occupent au rez-de-chaussée toute une suite de galeries consacrées aux meubles, sculptures, étoffes, broderies et objets de toute nature de l’antiquité, du moyen âge et de la renaissance. Les deux dernières de ces salles sont de construction récente, ainsi que la galerie des carrosses qui prend jour sur le jardin de la rue du Sommerard. Elles ont été installées dans d’anciennes dépendances du Palais Romain dont les murs seuls étaient encore debout. — Deux grandes cheminées, dont l’une est signée par Hugues Lallement, à la date de 1522, et qui étaient conservées dans une maison de Châlons-sur-Marne, ont été acquises par le Musée et réédifiées à la place occupée jadis par les cheminées de l’Hôtel qui avaient été détruites.

L’escalier en bois qui du rez-de-chaussée donne accès aux galeries du premier étage et porte les armes de France et de Navarre, ainsi que les chiffres couronnés de Marie de Médicis et de Henri IV, existait jadis à l’ancienne Chambre des Comptes de Paris. Il avait été emmagasiné dans les caveaux du Palais de Justice et a pu être remonté dans son état primitif à la place qu’il occupe aujourd’hui.

Le premier étage de l’Hôtel se compose d’une série de douze autres galeries dans lesquelles sont disposés aujourd’hui les meubles les plus précieux, les armes, les peintures, les ivoires, les émaux, les verreries, les faïences de toutes les écoles et les grandes pièces d’orfèvrerie telles que l’autel d’or de Bâle et les couronnes des rois goths qui occupent une salle à part et constituent une des richesses les plus imposantes du Musée.

Les grandes cheminées qui décorent trois de ces salles sont

  1. Description de Paris, édition de 1765. Tome VI, p. 306 à 308.

    Les registres capitulaires du chapitre de Rouen relevés par M. Ad. Lecocq, de Chartres, contredisent cette assertion et font mention que le 29 septembre 1500, le sieur Castignoles, trésorier du cardinal d’Amboise, présenta audit chapitre, de la part de son maître, une somme de 2,015 ducats, pour faire fondre, suivant l’intention du prélat, la plus grosse cloche qu’il serait possible de faire, laquelle cloche devait être fondue à Rouen, au bas de la Tour neuve, dans la cour d’Albane, par Jehan le Maçon, fondeur de Chartres.